Der französischen Journalistin Florence Autret habe ich ein paar Fragen zur Reform des Stablitätspaktes beantwortet. Hier dokumentiert:
Est-ce que vous approuvez la réforme du Pacte de stabilité et de croissance ?
Renforcer le pacte de stabilité est nécessaire. C’est positif de renforcer les critères de stabilité. Mais vue la situation actuelle dans la zone euro, beaucoup de pays rencontreront les plus grandes difficultés pour entreprendre les changements nécessaire sans des changements institutionnels au niveau européen. L’autre problème que nous avons est que les Etats membres tendent à faire supporter la charge des ajustements aux plus faibles ou aux générations futures, comme nous le montre l’expérience. C’est pourquoi nous voulions intégrer les objectifs d’Europe 2020 dans la procédure en déficit excessif du pacte de stabilité pour que l’ajustement budgétaire ne se fasse pas aux dépends de l’investissement dans la recherche, dans l’éducation ou la réduction de la pauvreté.
L’automaticité des sanctions en cas de violation des principes de gouvernance ne pose-t-elle pas un problème démocratique, faute de légitimité politique de la Commission ?
L’automaticité est utile car elle limite le marchandage entre pays. Cela dit, un pouvoir ne se légitime pas seulement par sa source mais aussi par l’efficacité de son action. Or que se passe-t-il ? Les citoyens demandent de la stabilité et le système européen est incapable de la leur donner. C’est catastrophique. Quant à la légitimité de la prise de décision, on ne pourra effectivement la garantir que par un changement de traité.
En quoi l’automaticité des sanctions est-elle un gage de crédibilité pour l’Union européenne ?
Le vrai problème de crédibilité ne réside pas tant dans les sanctions que dans les institutions car elles ne permettent pas de prendre des décisions aussi rapidement qu’il le faut. Si on ajoute à cela qu’il n’y a pas d’instrument budgétaire vraiment important, ni d’eurobonds et de marché européen de la dette, ni de fiscalité commune, on voit qu’il manque beaucoup de choses pour être crédible. C’est pour cela que les marchés sont méfiants. C’est pour cela aussi qu’à moyen terme, nous avons besoin d’une révision du traité.
Un quasi-consensus se dessine en Allemagne, du centre droit aux Verts en passant par le SPD, pour demander cette révision. Mais les Allemands ne sont-ils pas un peu seul à s’engager sur ce terrain ?
Jean-Claude Juncker s’est prononcé en faveur d’une révision et, dans le Sud de l’Europe, d’autres l’ont fait aussi. J’ai été surpris qu’en France aucun dirigeant politique n’ait pris position. Déjà au moment de l’introduction de l’euro, les Allemands demandaient une union politique, tandis que les Français voulaient un gouvernement économique, essentiellement intergouvernemental, sans légitimité démocratique directe. On a l’impression d’assister à la répétition de cet épisode.